Messages : 5193 Date d'inscription : 04/08/2011 Age : 31 Localisation : Deuxième à droite et tout droit jusqu'au matin...
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Fiche RP Nom : Enid Bonham Carter Votre Tenue : Blouse rosepale, large jupe bleu^^
interview de l'express Dim 4 Sep - 23:59
Ni sage ni image. Parce qu'elle a été remarquée dans Chambre avec vue et consacrée avec Retour à Howards End, parce qu'elle est née à Londres, Helena Bonham Carter a longtemps été le prototype de la lady victorienne ou edwardienne, ingénue et distinguée. Pour la peine, elle a passé sa vie à nager à contre-courant du qu'en-dira-t-on. Elle tourne peu, refuse les blockbusters et se jette sur des projets singuliers tels quel Conversation(s) avec une femme, de Hans Canosa, où, sur un écran divisé en deux, un ex-couple pratique la séduction vacharde le temps d'une nuit. Habillée d'une robe improbable signée Vivienne Westwood, Helena sort pour une fois de sa réserve, et nous reçoit, la cuisse aérée et le décolleté négligé. Elle n'est pas provocante. Elle est détendue. La sagesse est le cadet de ses soucis. Alors son image?
Vous n'avez pas l'habitude de donner des interviews ni de vous confier. Vous n'aimez pas parler? Uniquement quand j'ai un film à l'affiche. Je n'aime pas me vendre, et d'habitude je refuse systématiquement tout entretien hors promotion d'un film. Or, entre ma grossesse et la naissance de Billy [l'enfant qu'elle a eu avec Tim Burton], je n'ai pas joué grand-chose, à part Conversation(s) avec une femme et des voix pour des films d'animation - où je ne fais que parler, d'ailleurs! Il est vrai que peu de gens reconnaissent mon timbre derrière Lady Tottington, dans Wallace et Gromit. Le mystère du lapin-garou. Ou dans Les Noces funèbres. Tim voulait que je double la fiancée du héros, une gentille ingénue. Je lui ai dit que je voulais sortir de ce rôle dans lequel on m'a trop longtemps cantonnée. Je préférais le personnage de la morte et, compagne de Tim ou pas, j'ai dû passer des auditions pour qu'on me le confie. J'étais d'autant plus fière de l'obtenir. Jouer seulement avec sa voix demande beaucoup plus de rigueur. On est seule devant le micro, tout doit passer dans l'intonation.
Avez-vous souffert de n'avoir eu droit, pendant longtemps, qu'à des interprétations d'Anglaises convenables d'un autre siècle, essentiellement des rôles en costumes? Ce n'était pas une souffrance, mais les médias me saoulaient à me renvoyer toujours dans la même case. J'ai l'impression que les journalistes étaient limités, ou alors paresseux, quand il s'agissait de parler de moi. Vous auriez préféré qu'ils évoquent votre première tentative de carrière américaine, dans Miami Vice? Je n'irai pas jusque-là! On m'avait proposé ce petit contrat après Chambre avec vue. J'avais 19 ans, et je trouvais cela marrant. Quand je suis arrivée, la production m'a trouvée trop jeune. Ils ont voulu m'ajouter des prothèses en latex, me rendre plus sophistiquée, plus vieille… Don Johnson avait l'air d'abuser d'une très jeune fille - ce qui, d'ailleurs, ne le traumatisait pas plus que cela. Bref, c'était un autre monde et un travail sans intérêt.
Vous avez toujours bataillé pour casser votre image. Par exemple, après trois interprétations en costumes - dans Francesco, Hamlet et Retour à Howards End - vous participez à la sitcom trash Absolutely Fabulous. Avant Absolutely Fabulous (une expérience absolument fabuleuse), j'avais tourné dans le téléfilm Dancing Queen, inédit en France. J'y jouais une strip-teaseuse, ce qui en a étonné beaucoup. C'est d'ailleurs après ce rôle que j'ai reçu des propositions différentes. Notamment Fight Club, que j'ai commencé par refuser. J'avais des doutes sur le scénario, et je les ai exposés dans une longue lettre à David Fincher. Il m'a répondu point par point et m'a convaincue. Je n'ai pas été déçue. Fincher est un cinéaste, pas un réalisateur. Je ne sais si vous saisissez la nuance... Disons qu'un cinéaste a son monde bien à lui, et qu'il est capable, comme Fincher, de faire un million de prises pour obtenir ce qu'il veut. Et, pour mon image, j'étais servie: désabusée, la cigarette vissée aux lèvres… J'avais l'impression d'être payée pour fumer!
Fini, donc, le cliché de la jeune aristo britannique? Pour la presse de mon pays, je suis «la femme qui ne sait pas s'habiller», dont la garde-robe est une «catastrophe». Je passe pour une excentrique. En plus, je vis dans une maison différente de celle de mon mari - mais mitoyenne, tout de même. Ils trouvent cela choquant. Je m'en moque: je préfère cela plutôt que passer pour quelqu'un de fade.
Vous avez dit que votre aura intellectuelle bloquait votre passage à Hollywood. Est-ce toujours le cas? Je ne pense pas avoir des goûts très hollywoodiens. Mes agents le savent bien: dès qu'il s'agit de s'enlaidir ou de prendre un accent impossible, je réponds présente. J'aime les rôles où je peux me perdre, où je suis habillée n'importe comment plutôt que sexy, et dont je me dis que ce personnage ne me ressemble absolument pas. Par exemple, la sorcière, dans Big Fish, c'était parfait. Ou la guenon, dans La Planète des singes. En me rencontrant, Tim a immédiatement compris ce que je voulais: m'abandonner.
Il paraît que, sur le plateau, vous faisiez très bien le singe, même sans le maquillage… Et pour cause: j'ai suivi des cours de singe! On m'a appris les déplacements, les mimiques… Tout un art, qui requiert le plus grand sérieux, mais j'ai du mal à le garder. C'est très étrange de jouer sous une telle couche de maquillage et de prothèses. On se sent curieusement très vulnérable, parce que les yeux ne mentent pas. On ne peut pas tricher avec un regard. Or, à travers le masque, j'ai trouvé que je dégageais une certaine gentillesse, une générosité. Cela m'a rassurée.
… et consolée, car le film était décevant? Le script n'était pas très bon, c'est vrai. J'avais des idées pour développer mon personnage, mais je n'avais pas grand-chose à faire d'autre qu'être un singe. L'expérience reste toutefois profitable: sans ce film, Tim et moi ne nous serions jamais rencontrés. Ceux qui sont à blâmer restent les studios, qui ont donné leur feu vert avant que le scénario ne soit fin prêt. Quand j'ai signé mon contrat, ils étaient encore en train d'écrire. Mais Tim ne regrette rien. Moi non plus. On apprend plus de ses échecs que de ses réussites.
En l'occurrence, qu'avez-vous appris? Que je préfère définitivement les productions indépendantes aux grosses machines. Et qu'importe la nationalité! Il y a dix ans, j'ai tourné dans Portraits chinois, de Martine Dugowson. Le résultat n'était pas terrible, mais cela m'a permis de travailler mon français; j'ai du sang français par ma mère, avec qui j'ai passé beaucoup de vacances à Paris, ainsi qu'à Royaumont, près de Senlis.
Vous êtes également l'arrière-petite-fille de Herbert Henry Asquith, Premier ministre britannique. Et de gauche, en place de 1908 à 1916. Je crois qu'il a fait des choses importantes, notamment en faveur de l'autogestion des Irlandais… Mes parents ne m'en ont jamais vraiment parlé, et je n'ai pris conscience de cette origine ancestrale qu'en lisant le premier article écrit sur moi. Ce lien de parenté est devenu, dans tous les portraits, mon épithète. Cela ne m'a jamais affectée. En revanche, je demeure persuadée que nos antécédents familiaux ont une subtile influence sur nos vies. Par exemple, j'ai lu dans les journaux personnels de Violet Bonham Carter, fille d'Asquith et membre de la Chambre des lords, qu'elle rêvait d'être actrice. Plus tard, j'ai appris qu'elle était une amie proche d'E. M. Forster, à qui elle expliquait dans sa correspondance comment un monastère avait été transformé en un hôtel londonien. Or c'est précisément dans cet hôtel que j'avais lu le script de Retour à Howards End [d'après l'œuvre de Forster]. Mieux: Tim et moi avons acheté une maison qui lui avait appartenu et que mon père avait quittée à l'âge de 3 ans. Sans le savoir, j'ai récupéré un bien patrimonial.
Aux yeux de votre famille, vous êtes une tête brûlée: peu d'études, comédienne… Pas d'études du tout, même! J'ai arrêté à 15 ans, mais par obligation. Ma mère allait mal, mon père était malade… J'ai fait quelques photos, choisi un impresario et me suis lancée. Après, toutefois, avoir pris des cours de diction et d'expression corporelle. Comme j'ai commencé très jeune, j'ai l'impression d'être aujourd'hui très vieille, au sein de ma profession. Différente, aussi. Je refuse d'être trop entourée, par exemple. Plus vous avez de monde autour de vous, plus on vous pompe de l'énergie.
Pour la promotion de Conversation(s) avec une femme, vous avez demandé à être accompagnée de votre mari, Tim Burton. Votre requête, qui enchantait MK 2, distributeur du film, n'est-elle pas une humble coquetterie? Pas du tout. C'est de la politesse. D'autres viendraient avec leur famille entière… Moi, je connais la valeur des choses. On a tellement de privilèges qu'il est facile de perdre pied. En cela, travailler sur une production comme celle de Conversation(s) avec une femme est un bon antidote. Treize jours de tournage, disponibilité totale et permanente de toute l'équipe, pas de caprices, et pour moi un cachet de seulement 2000 dollars. A l'arrivée, ce rôle m'a coûté de l'argent, mais ce fut un privilège de l'interpréter, tant ce qui importait pour Hans était de faire ce film, plutôt que de devenir riche et célèbre.
Ce n'est pas le cas d'une majorité de metteurs en scène? Je ne suis pas sûre. Ce dont je suis certaine, c'est que Hans a eu une brillante idée en montant le long-métrage en split screen [l'écran est divisé en deux]. On tournait les scènes en direct, des prises de plusieurs minutes, avec deux caméras en simultané, l'une sur Aaron Eckhart [son partenaire], l'autre sur moi. Hans nous répétait toujours, en riant, que quand l'un de nous serait vraiment très bon il aurait droit aux deux écrans en même temps. On devait écouter l'autre, rester concentré, surtout ne pas se tromper. A la moindre erreur, il fallait repartir six pages de scénario en arrière. C'était presque dans les conditions du direct à la télévision. Un rêve pour une comédienne.
Ces exigences se sont-elles radicalisées après la naissance de votre garçon et votre 40e anniversaire? L'âge n'y est pour rien, mais Billy [son fils], oui. Le soir où il est né, j'ai enfin compris les parents qui parlaient d'une autre vision du monde. C'est comme si vous passiez du noir et blanc au Technicolor. Avoir un enfant, c'est aussi une richesse professionnelle. Récemment, j'ai joué dans un téléfilm, Magnificent 7, le rôle d'une mère de sept enfants, dont quatre autistes. Sans Billy, j'aurais été incapable d'interpréter un tel personnage. Et puis, d'un coup, la carrière semble franchement moins importante. Mes choix se font désormais en fonction du lieu de tournage. Hors de question de m'éloigner de mon enfant, et encore moins, à la rentrée prochaine, de le changer de maternelle pour qu'il me suive.
Vous étiez membre du jury, à Cannes. La gloire? Il paraît que c'est une consécration. Mais, vous savez, je n'ai pas accepté tout de suite. D'autres projets étaient en cours, et puis c'est toute une organisation de rassembler ses robes. Dans ces moments-là, je me dis qu'il est plus facile d'être un homme pour faire ce métier. Cannes, ce n'est pas vraiment pour moi: le tapis rouge, les strass, le maquillage… En plus, je n'ai pas l'habitude de regarder beaucoup de films.
Même avec Tim? Il ne regarde que des séries B d'horreur! Comme il est insomniaque, il y passe ses nuits, ce qui le rend encore plus insomniaque. Moi, je préfère les films sur les rapports humains. J'adore Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain et Un long dimanche de fiançailles… Jean-Pierre Jeunet, quoi! Et les comédies musicales. J'ai des goûts très gais, qui m'influencent également dans le choix de mes rôles. Je viens de finir Sixty Six, où je joue une mère (oui, encore!), une Juive d'Europe de l'Est dont le fils fête sa bar-mitsva le jour de la victoire de l'Angleterre en Coupe du monde. Du coup, personne ne vient à la cérémonie. C'est tragi-comique.
Et indépendant? Oui. Mieux payé que Conversation(s) avec une femme, mais très peu quand même. Dans ces conditions, comment faites-vous pour vivre? Tim, bien sûr.
Source --> ICI
Basudha12 Baguette de Bellatrix Lestrange.
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Messages : 2605 Date d'inscription : 04/08/2011 Age : 39 Localisation : Millau dans le sud de la France
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Fiche RP Nom : Durga Bela Sharma Votre Tenue : Veste en jean, mini-jupe en jean et guépière noire
interview de l'express Lun 5 Sep - 3:31
génail bon j'ai pas tout lut car je n'ai pas tellement le temps jy reviendrais. Et ses journaliste qui ont toujours le malheure de la cantoner à des roles d'aristocrate victorienne m'énerve un peu lol !!!!
Elle était interviewer en français ou en anglais ?
Enid Admin | Lunettes d'Helena
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interview de l'express Lun 5 Sep - 3:39
En français, je ne suis pas douée en anglais x) mais je supose qu'elle à été interviewée en Anglais